8. FAMILLE EN FRANCE
Si le désir de perfectionner son art avait conduit Yan à quitter la Chine en 1938, la rencontre puis le mariage avec Louise Lenoir en 1953 vont changer le cours de sa vie. Il choisit de s’installer en France et d’y fonder une famille.
Louise Lenoir
Louise et Marianne Yen
Dans un parc à Paris
Les pique-niques familiaux, très populaires dans les années 1950 en France
Louise Yen-Lenoir recevant la Légion d’Honneur dans la cour des Invalides le suppress le 12 mars 1980 pour son courage pendant la Seconde Guerre mondiale.
En tant que membre de la Résistance, elle est arrêtée par la Gestapo le 1er mars 1944, puis envoyée dans un camp de concentration jusqu’à sa libération le 19 mai 1945.
Médailles reçues par Louise Lenoir de la France, de l’Angleterre et des Etats-Unis.
Le grade de sous-lieutenant lui est attribué à la fin de la guerre.
Deux choses ont rapproché Louise et Yan : leur amour de l’art et leur engagement contre l’oppression. Après le baccalauréat, Louise étudie le dessin et la peinture, mais le décès brutal de son père en 1933, l’année où Yan Dehui perd également son père, la contraint à renoncer à une carrière artistique. Leur mère tente de gagner leur vie en effectuant des travaux de couture et les deux sœurs aînées, Louise, 20 ans, et Simone, 14 ans, doivent travailler pour l’aider à élever les deux filles cadettes, âgées de 9 et 8 ans.
Louise travaille d’abord comme secrétaire, l’un des rares emplois ouverts aux femmes à l’époque, puis, grâce à sa minutie et à ses talents de dessinatrice, elle est recrutée par le service géographique de l’armée pour réaliser des cartes d’état-major.
Engagée dans la Résistance depuis 1942, elle rejoint le réseau Comète en février 1944. Outre les activités classiques de résistance telles que la distribution de journaux clandestins, elle a participé au convoyage d’aviateurs parachutés en zone occupée et a utilisé ses talents de dessinatrice pour fabriquer de fausses cartes d’identité afin de permettre à ceux qui étaient traqués par le régime nazi de se mettre en sécurité.
Arrêtée sur dénonciation, Louise passe un an dans un camp de concentration et est libérée par les Alliés à la fin de la guerre en 1945. Après son retour de déportation, elle a passé quelques semaines en Suisse pour se remettre des mauvais traitements subis, puis a reçu une bourse pour effectuer des études de chirurgien-dentiste. Après avoir obtenu son diplôme, elle a exercé quelques années en région parisienne avant de reprendre un cabinet en province en 1957.
Yan a construit un théâtre de marionnettes pour sa fille, 1959
Mise en bouteille du vin de Bourgogne
Vacances d’hiver à Chamonix, France
Vacances à Saint-Raphaël, Sud de la France
Ce départ de la famille va couper Yan du milieu artistique parisien et l’obligera à renoncer à une carrière exclusivement artistique pour s’orienter vers des activités de gestion administrative et comptable.