
7. EXPOSITIONS – 1938 À 1950
L’une des façons pour les artistes chinois de se faire connaître est de participer à des expositions. Yan a présenté ses œuvres à de nombreuses reprises au Grand Palais, à commencer par le Salon des Artistes Français en 1938. Dans les années 1940 et 1950, il expose à la SNBA – Société Nationale des Beaux-Arts – au Salon d’Automne, de nouveau au Salon des Artistes Français ainsi qu’au Musée Cernuschi, à l’ENSBA, à la Galerie Raymond Duncan et au Salon des Indépendants, dont il est sociétaire en 1949.
S’il présente principalement des sculptures académiques – nus et portraits correspondant à l’enseignement de l’ENSBA – il s’attache également à faire découvrir au public français des figures de la culture chinoise ou des personnages appartenant au panthéon bouddhique ou taoïste.
Musée Cernuschi, juin 1946

Catalogue d’exposition

Liste des exposants

Les sculpteurs
La Gitane, haute de près de 2 m et présentée sous le nom de « Danseuse » en 1946 au musée Cernuschi et à l’ENSBA, est son œuvre majeure cette année-là. Près de 70 ans après cette exposition, elle a retrouvé des lieux connus, le Musée Cernuschi en ayant fait l’acquisition en 2015.

La Gitane ou la Danseuse, plâtre patiné

Colin-Maillard buis
ENSBA, octobre 1946
Du 1er au 20 octobre 1946, l’Association des Artistes Chinois en France a organisé à l’ENSBA une exposition visant à commémorer le premier anniversaire de « La victoire dans la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et la guerre mondiale antifasciste », correspondant à la Seconde Guerre mondiale.

Exposition de l’Association des artistes Chinois en France à l’ENSBA, 1946

Catalogue d’exposition, ENSBA 1946

Yan Dehui devant La Gitane ou la Danseuse, ENSBA 1946

Statuettes en buis de Yan Dehui et Zhou Lin devant ses tableaux, ENSBA 1946

Liste des exposants, ENSBA 1946

Liste des œuvres de Yan Dehui, ENSBA 1946
Salon des Indépendants, 1948 à 1950
Aux Indépendants, il choisit de mettre en valeur l’art traditionnel chinois en présentant Confucius en 1948 et Lin Daiyu enterre la fleur en 1949. En 1950, il expose le buste de Louise Lenoir.
Galerie Raymond Duncan – 1949
En 1949, la galerie Raymond Duncan (frère d’Isadora Duncan) permet à quelques artistes chinois de faire connaître leurs œuvres. Yan y expose alors deux études de nus et deux portraits.


SNBA – Société Nationale des Beaux-Arts, 1940s – 1950s
Des années 1930 aux années 1950, la SNBA représentait un salon majeur pour les artistes chinois. Il se tenait essentiellement au Grand Palais.

Catalogue du salon SNBA 1950

En 1950, Yan Dehui est élu membre de la SNBA et membre du jury d’admission. Lors de ses expositions à la SNBA, il reçoit deux prix en 1949, le prix Sandoz et le prix de sculpture d’un généreux donateur.



Prix de la sculpture décerné par un généreux donateur en 1949

Prix Kronberg, 1952

Cinq œuvres de Yan Dehui (Guanyu et un homme nu au premier plan, Josepha au centre et deux bustes à l’arrière-plan),
Salon SNBA, Grand Palais 1952

Josepha, plâtre patiné
La photo de ces cinq œuvres illustre bien la variété des styles présentés par Yan Dehui dans une même exposition, celle de 1952. A gauche, une représentation issue de l’iconographie traditionnelle chinoise, Guanyu, général de l’époque des Trois Royaumes (220-280), par la suite divinisé, très populaire en Chine et souvent représenté tenant un livre dans ses mains. A droite, un nu réalisé selon les canons académiques de l’époque, de même que les deux portraits d’hommes à l’arrière.
La figure de Josepha, au centre, retrouve aujourd’hui une étonnante modernité. En 2019 s’est tenue au musée d’Orsay à Paris une exposition sans précédent en France, « Le Modèle Noir, de Géricault à Matisse ». Il s’agissait de redonner une visibilité aux figures anonymes dites de couleur représentées par les artistes durant une période allant du XVIIIème siècle à l’entre-deux-guerres.
Or, dans ce regard nouveau porté sur l’histoire de l’art, les artistes chinois ont aussi leur place, comme en témoigne cette sculpture, parmi plusieurs exécutées par Yan Dehui sur le même sujet – également traité par Hua Tianyou, Sanyu et Pan Yuliang.
Il est à noter que le nom de Josepha figure dans la liste des modèles de l’ENSBA de 1929 à 1959, publiée dans le catalogue de l’exposition.